L’apparence et notamment la couleur sont des notions qui peuvent être étudiées sur tout type d’objet et de matériau. Cependant, 2 axes principaux se dégagent pour le pôle selon le type d’objet étudiés : les collections naturelles et les documents graphiques.
L’axe « collections naturelles » est essentiellement centré sur l’étude des insectes et oiseaux présentant des effets visuels particuliers liés à leurs propriétés structurales, mais de plus courtes études ont également été menées sur des os ou des plumes colorées de manière pigmentaire. L’étude des insectes et oiseaux à effets visuels particuliers est née de la collaboration avec les biologistes Marianne Elias de l’ISYEB (MNHN) et Doris Gomez du CEFE à Montpellier. Cette recherche, typiquement interdisciplinaire vise à comprendre les mécanismes optiques et les structures morphologiques créant un effet visuel particulier, à mesurer ce dernier, afin de comprendre son rôle dans la communication (inter/intra espèce) et son évolution. Ce travail collaboratif a notamment mené au dépôt d’une ANR en 2016, Clearwing et un projet financé l’HFSP (Human Frontier Science Program).
L’axe « documents graphiques » consiste aussi bien en l’analyse de documents historiques afin de répondre aux questionnements d’historiens ou de conservateurs qu’à des études plus fondamentales sur le traitement des données spectrales des couches picturales. Deux objectifs majeurs sont recherchés dans l’étude des documents graphiques :
- caractériser et cartographier les matériaux constitutifs des manuscrits (pigments, colorants, encres…) - améliorer la lisibilité de textes aujourd’hui difficilement déchiffrables pour différentes raisons (censure, dégradation, réutilisation du support…) ou mettre en évidence des tracés sous-jacents en privilégiant les techniques d’analyse non-destructive et sans contact.
Plusieurs études de documents graphiques ont été menées, associant les instruments du pôle à d’autres techniques d’analyse complémentaires (Spectroscopies Raman et Infrarouge à Transformée de Fourier, XRF): Le codex Borbonicus, les lettres de Marie Antoinette, la Mappa Mundi, les manuscrits du Mont Saint-Michel…
Ces travaux ont conduit à des questionnements fondamentaux, tels que l’influence des propriétés morphologiques sur les propriétés optiques de couches picturales ainsi que la notion de distance spectrale, distance à ce jour non définie de manière satisfaisante. Ces questionnements ont menés à une collaboration avec les mathématiciens/numériciens de l’équipe ICONES du laboratoire Xlim de Poitiers conduisant à un projet financé par l’ANR Digipi.
Des études portant sur d’autres objets de collections sont également menées, étudiées suivant la méthodologie habituelle de l’équipe (mesure/ modélisation). C’est le cas du projet interdisciplinaire AORUM qui vise ainsi à étudier l’usage de l’or comme matériau pictural aux XVIe et XVIIe siècles en Europe occidentale. Plus spécifiquement pour le pôle couleur, l’objectif est de mesurer et de modéliser les propriétés optiques des différentes techniques de dorure.