Instrument de musique et patrimoine sonore

Un premier axe de recherche concerne l’étude de l’influence sonore de transformations organologiques fréquemment identifiées sur les instruments de musique de la collection. L’étude de la collection concerne de plus en plus de grands corpus, afin de mettre en lumière les relations entre critères organologiques (auteur, date de fabrication, géométrie, transformations…) et comportement sonore ou esthétiques musicales. En collaboration avec l’Institut Femto ST, le laboratoire SATIE, l’Itemm et le Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans, ces études s’appuient sur des approches statistiques des critères organologiques et vibratoires, couplées à des analyses dynamiques en éléments finis. Elles s’articulent autour de trois corpus : (i) les guitares baroques de la famille de facteurs Voboam (évolution du barrage et la disparition de la rose) (ii) les techniques de facture de table d’harmonie dans les basses de viole baroques françaises et anglaises (iii) l’effet du martelage sur le comportement vibratoire et la qualité sonore des gongs en bronze.

En collaboration avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et des facteurs de violon, un autre axe de recherche vise à proposer aux musiciens et chercheurs en interprétation des musiques anciennes la reconstitution d’un ensemble de violons de la seconde moitié du XVIe siècle à la cour de France. Ce travail s’appuiera notamment sur les travaux en cours dans le cadre d’un doctorat en Ingénierie et Mathématiques Appliquées (2021-2025, UC Louvain et MIM Bruxelles et ECR) qui doit déterminer les dimensions originales d’instruments de la collection ayant été recoupés au cours du temps (basses et ténors de violon).

Par ailleurs, la validité scientifique de l’interprétation sur des instruments du musée s’appuie jusqu’à présent sur l’authenticité acoustique des instruments mis en jeu et sur l’expertise de l’interprète. Plus récemment, un troisième axe de recherche s’intéresse à une approche globale de l’interprétation historiquement informée, intégrant d’autres éléments comme la compréhension de l’effet de la salle d’écoute sur la perfomance, ainsi que la compréhension fine des mécanismes psycho-acoustiques du public.

Enfin, les dessins techniques sont un outil précieux à l’endroit des facteurs d’instruments mais également pour la recherche scientifique autour des collections. Ce programme d’étude doit préciser l’apport des nouvelles technologies de métrologie dans la réalisation des plans techniques. Outre une facilité de réalisation accrue et une précision de mesures améliorée, ces techniques, faisant appel aux rayons X, scanner 3D, photogrammétrie, tomographie… doivent apporter des informations inaccessibles par les méthodes de mesure traditionnelles.

Les projets menés dans cette thématique sont soutenus et réalisés en partenariat avec plusieurs institutions et laboratoires:

• Centre de recherche et de restauration des musées de France
• Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
• Institut FEMTO-ST de Besançon
• Institut Jean Le Rond d’Alembert de Sorbonne Université
• Institut de recherche et coordination acoustique musique (IRCAM)
• Institut technologique Européen des Métiers de la Musique (Itemm)
• Fondation des Sciences du Patrimoine
• Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM)
• Laboratoire de recherche de l’Institut National du Patrimoine
• Laboratoire Satie de l’Université Cergy Pontoise
• Musée des Instruments de musique de Bruxelles
• Université Catholique de Louvain