Papyrus médiévaux des Archives nationales : vers une meilleure connaissance des pratiques de l’écrit au haut moyen Age (Projet FSP en partenariat avec les Archives nationales)
- Porteur du projet : Marie-Adélaïde Nielen (Archives nationales)
- Coordination scientifique : Marie Radepont
- Personnes du CRC impliquées : Oulfa Belhadj, Sylvie Heu Thao, Anne Michelin, Laurianne Robinet, Véronique Rouchon, Aurélie Tournié
- Durée du projet : 2020-2023
Ce projet porte sur l’étude des matériaux de l’écrit utilisés à l’époque mérovingienne et abordera, comme point de départ, un corpus d’une quarantaine de documents conservés aux Archives nationales à Paris, tous écrits sur papyrus dans une fourchette chronologique comprise entre le premier quart du VIIe siècle et la fin du IXe siècle, en Europe occidentale. Certains ont été produits par la chancellerie royale mérovingienne, d’autres par la chancellerie pontificale, certains enfin par d’autres institutions ou des personnes privées. Enfin, un certain nombre de papyrus ont été remployés à l’abbaye de Saint-Denis comme supports d’actes faux.
Les matériaux constituant ces manuscrits seront analysés (papyrus, encres, colles, traces de cire des sceaux), sur la fabrication du papyrus, son contexte et lieu de production, sa commercialisation depuis l’Égypte vers l’Occident, enfin sur les conditions de sa mise en écriture, de l’histoire de sa conservation et de ses remplois jusqu’à nos jours. On étudiera donc aussi les restaurations anciennes dont ces pièces ont fait l’objet afin de mieux comprendre leur état de conservation actuel et leur comportement dans le temps (matériaux de restauration ou de comblement utilisés, conséquences de cette utilisation…). Cela permettra aussi de mieux dater et documenter ces interventions, dont certaines semblent très anciennes, et aussi d’envisager des alternatives dans le cas de restaurations dangereuses ou inesthétiques.
Le parchemin étant un autre support d’écriture qui commence à être utilisé à cette époque, les analyses pourront également être menées, à titre de comparaison, sur un corpus élargi comprenant des parchemins contemporains, produits eux aussi, soit par la chancellerie royale, soit par d’autres institutions ou des personnes privées. La nature de peaux sera analysée, ainsi que celle des encres, de manière à évaluer si l’utilisation de telle ou telle encre était liée au choix du support (papyrus ou parchemin) ou si, au contraire elle en est parfaitement indépendante. Dans le cas d’utilisation d’encres métallogalliques, les compositions élémentaires (en fer, zinc, cuivre, etc.) des sels métalliques utilisés seront mesurées et comparées pour définir, s’il en est, des signatures propres à telle période ou tel lieu de production.