Pendant une année, entre fin juin 1791 et fin juin 1792, alors que la famille royale est en résidence surveillée aux Tuileries, la reine Marie-Antoinette et le comte de Fersen ont entretenu une correspondance secrète, dont une partie est conservée depuis 1982 aux Archives Nationales. Si ces lettres ont pour la plupart pu être déchiffrées, le texte en est cependant incomplet car il a été en partie censuré au moyen d'un caviardage recouvrant l'écriture et la rendant illisible.
Le projet de recherche REX (Recherches sur l’extraction et l’exploitation des tracés sous-jacents dans les manuscrits anciens : application aux lettres de Marie-Antoinette) a autant pour objectif de révéler la teneur du texte original des passages caviardés que d'établir une grille critique des techniques permettant de séparer des encres de la fin du XVIIIe siècle-début du XIXe siècle sans porter atteinte à l'intégrité de l'original. Il s’agit d’un projet mené par des chercheurs du Centre de Recherche sur la Conservation (CRC) en collaboration avec les Archives Nationales et le laboratoire Dynamiques Patrimoniales et Culturelles (DYPAC) et soutenu par la Fondation des Sciences du Patrimoine.
Initialement prévues en mars dernier, ces deux journées viennent clôturer ce projet de recherche et visent d’une part, à rendre compte des résultats obtenus au travers du regard des scientifiques et des historiens et d’autre part à les mettre en perspective en les confrontant aux travaux menés par des chercheurs reconnus sur le plan national ou international autour de différentes thématiques en lien avec cette étude. Notamment, d’un point de vue historique, l’objectif sera de réintégrer ces lettres de Marie-Antoinette dans un corpus plus vaste – celui de sa correspondance, des échanges épistolaires princiers et des pratiques d’écriture de la fin du XVIIIe siècle – afin de mettre à l’épreuve la singularité de ce discours. D’un point de vue des sciences analytiques, les communications seront consacrées aux techniques d’imagerie scientifiques permettant la lecture d’écrits effacés ou non lisibles (amélioration de la lisibilité de manuscrits endommagés, palimpsestes…). Pour clore ces journées, un dialogue interdisciplinaire autour de la lecture des manuscrits anciens sera proposé, afin de réfléchir aux enjeux épistémologiques et juridiques qu’ouvre la possibilité de révéler des tracés sous-jacents.
Ces journées d’étude, ouvertes à tous, auront lieu le jeudi 21 janvier et le vendredi 22 janvier 2021 et se tiendront intégralement en ligne en raison du contexte sanitaire. Les communications seront données en français et/ou en anglais.
Veuillez trouver ci-dessous le programme provisoire des journées. Le programme définitif vous sera communiqué dès que possible.
Renseignements et inscription (gratuite mais obligatoire, le lien de la visio-conférence sera envoyé aux personnes inscrites) :